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mai 30, 2022

Prise de position – Baptêmes estudiantins

Contexte

Dans le cadre d’une évaluation de la mise en œuvre de la charte relative aux baptêmes estudiantins, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a souhaité effectuer une révision de celle-ci. L’objectif est d’y intégrer des mesures afin de lutter contre les discriminations, les violences sexuelles et le harcèlement sexuel et sexiste. La Ministre a également souhaité qu’une réflexion soit menée sur la possibilité d’inclure une disposition sur l’obligation de respecter le bien-être animal lors des baptêmes estudiantins. À ce titre, le 2 mai 2022, une réunion s’est tenue au siège de l’ARES (Académie de recherche et d’enseignement supérieur), à laquelle la Fédération des étudiants libéraux était présente.

Note préalable : La présente note se divise en deux parties.

1. Prise de position générale de la FEL au sujet de la pratique du baptême estudiantin ;

2. Considérations vis-à-vis des propositions à intégrer.

 

Prise de position

Tout d’abord, nous nous réjouissons de voir que la très grande majorité des organes de baptême ont favorablement accueilli la Charte. Nous saluons également leur souci de la faire respecter au mieux. Celle-ci permet un encadrement évident et nécessaire, permettant de faire du baptême une épreuve d’intégration et non un simple bizutage. Malheureusement, certains accidents – parfois fatals – peuvent survenir. Le caractère isolé de ces drames n’enlève en rien le côté tragique de ceux-ci. À cela, nous répondons que dans toute entreprise humaine réside une part de risque, qu’il convient de réduire autant que faire ce peut. Néanmoins, il est essentiel de ne pas se tromper au sujet de l’insécurité qui touche certains baptêmes. En effet, force était de constater lors de cette réunion du 2 mai 2022 que les organes présents autour de la table fournissent, en amont et lors des activités de bleusailles, un travail remarquable afin de garantir la sécurité de chacun(e) de leurs bleus. Tous ces organes sont signataires de la Charte. Or, le problème réside avant tout dans le fait que certains organes ne souhaitent pas se conformer à celle-ci. Nous regrettons donc leur absence, ainsi que leur manque de volonté. Afin de remédier à cette situation, plusieurs voies complémentaires sont, à notre sens, envisageables. Tout d’abord, une reconnaissance des baptêmes par les autorités académiques, permettant un meilleur encadrement des activités de bleusaille sur le campus (ex. : formations pour les comités, lieux de baptêmes sécurisés,…). Ensuite, il nous semble primordial que les cercles et régionales de baptême ayant adopté la Charte incitent également les organes non-signataires à faire de même. Selon nous, afin de garantir la sécurité des baptêmes estudiantins, cette Charte doit poser des balises claires, mais doit également pouvoir être adaptée intelligemment aux réalités de chaque campus, voire de chaque école, qui n’ont pas toutes les mêmes moyens humains, matériels ou financiers. En leur sein, les institutions académiques ont tout à gagner à ouvrir le dialogue avec les organes de baptêmes présents sur leur campus. Cette nécessité d’un encadrement pragmatique et de compromis est d’autant plus nécessaire que le baptême répond à une demande forte qui, encadrée ou non, aura toujours lieu.

1. Discriminations, violences sexuelles et harcèlement sexuel et sexiste. Il est nécessaire de mettre un point d’honneur sur ce type de problèmes. Une prise de conscience s’est fortement développée au cours de ces dernières années à ce sujet. Beaucoup de cercles et régionales ont, face à ces comportements, pris les devants via la mise en place de certains dispositifs sécurisants (ex. : cellule d’appui pédagogique, activités de bleusailles sur le consentement,…). De plus, des sanctions à l’encontre des comportements déplacés sont souvent prévues par les comités organisateurs. Ces bonnes pratiques doivent être saluées et peuvent servir d’exemple afin d’agrémenter la Charte ou les protocoles d’établissement encadrant les baptêmes. Au cours de cette réunion, il avait été évoqué la question de certains chants traditionnels, jugés sexistes, qu’il conviendrait de supprimer ou de modifier. Relevant d’une question davantage folklorique, nous répondrons, en tant que libéraux, que chaque organe est libre de décider des chants qui composent leur bitu. S’il doit y avoir une évolution, elle se fera par les acteurs de la guindaille eux-mêmes. En effet, la tradition de la guindaille est l’essence même du baptême, mais celle-ci n’est pas immuable, car s’enrichit au fil des époques.

2. Bien-être animal.De nombreux organes ont déjà abandonné certaines activités incluant la présence d’animaux. Nous estimons que la question n’a pas lieu d’être à partir du moment où la santé – voire la vie – d’un animal n’est pas remise en cause à des fins de bleusailles.