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septembre 29, 2023

Faux dentistes & fraude à l’INAMI

Chaque année, en Belgique, près de la moitié des nouveaux dentistes qui se lancent dans la profession possède un diplôme étranger, principalement obtenu en Roumanie. Ils exercent alors en toute parité leur spécialité ; or, selon l’Association professionnelle flamande des dentistes, de nombreux dentistes titulaires de diplômes roumains présentent souvent un niveau de compétence en dentisterie très en deçà des exigences requises. Cet incroyable scénario s’explique par le fait qu’il existe des écoles privées en Roumanie où l’obtention d’un diplôme est possible moyennant des frais. Armés de ce « diplôme en carton », certains « dentistes », pour la plupart d’origine extra européenne, n’arrivent même pas à répondre aux questions les plus élémentaires de l’exercice de la médecine dentaire.
Cependant, la Commission de reconnaissance ne peut pas rejeter leur demande en raison de l’appartenance de la Roumanie à l’Union européenne, ce qui entraîne automatiquement la validation de leurs diplômes, peu importe leurs compétences effectives.
Les recherches menées par le RIZIV (équivalent de l’INAMI en Flandre) ont mis en lumière au moins 27 cas de « fraude intentionnelle » lors des cinq dernières années. Le rapport du RIZIV précise que « tous les indices de fraude ne font pas l’objet d’une enquête ».
La Fédération des Étudiants libéraux dénonce cette situation de fraude qui, en plus d’être dangereuse pour les patients qui reçoivent un acte médical, survient au détriment d’étudiants dont le parcours universitaire est régulier.
Lorsqu’on connaît la difficulté que revêt le parcours en médecine dentaire d’un étudiant, lequel doit réussir un concours d’entrée au début de ses études sans garantie de se voir attribuer un numéro INAMI au terme de celles-ci, n’est-ce pas tout bonnement injuste et inadmissible qu’un étudiant qui aurait acheté son diplôme reçoive son numéro en toute gratuité et impunité ? Plus avant encore, au su de la houleuse problématique de limitation de cesdits numéros, ne serait-ce pas déférent voire légitime de prioriser les étudiants qui ont suivi leurs études dans notre pays ? Nous invitons le politique à se pencher sérieusement sur la question. Il en va de l’importance de notre système de soins de santé.